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Information pour les Résidents : Stations Météorologiques et Données Historiques de Précipitations




Chers résidents,

Les événements pluvieux des trois dernières années ont provoqué de nombreuses inondations dans notre ville, suscitant frustration, inquiétude et stress parmi les familles. Dans le but de mieux comprendre ces phénomènes et d'apaiser vos préoccupations, je souhaite partager avec vous quelques informations cruciales sur les précipitations dans notre région.


Sur l’île de Montréal, deux stations météorologiques d'Environnement Canada jouent un rôle clé dans les études hydrologiques locales. Ces stations, situées à proximité de notre ville, enregistrent des données précieuses sur les précipitations. Il s'agit de :

  • Station MCTAVISH (données horaires disponibles depuis 1995)

  • Aéroport Trudeau (données horaires disponibles depuis 2013)

Ces stations fournissent des données horaires permettant de suivre de près les conditions météorologiques actuelles. Étant géographiquement proches, les données recueillies par ces deux stations sont comparables et sont considérées comme homogènes.

Pour cette analyse, je me concentrerai sur les données de la station MCTAVISH, située près de Ville Mont-Royal, qui possède une série de données longue et continue.

La figure-1 montre l'emplacement de ces deux stations:




Figure-1 : Emplacement de deux stations météorologiques d'Environnement Canada
Figure-1 : Emplacement de deux stations météorologiques d'Environnement Canada


Analyse des Précipitations Enregistrées par la Station MCTAVISH de 1995 à 2024

La figure-2 présente les données de précipitations horaires enregistrées par la station MCTAVISH entre 1995 et 2024. Comme vous pouvez le constater, à l'exception de quelques événements rares, la précipitation horaire maximale de mai à décembre est généralement inférieure à 20 mm.


Il est important de noter que chaque événement pluvieux a ses propres caractéristiques en termes de durée et d’intensité. Les événements à forte intensité sont généralement de courte durée et moins fréquents, tandis que ceux à faible intensité ont tendance à durer plus longtemps et sont plus courants.


Sur la base des données horaires, nous pouvons calculer la probabilité d’occurrence (ou période de retour) des événements en fonction de leur intensité. La courbe-1 illustre la relation entre l’intensité de la pluie et la probabilité d’occurrence (période de retour) pour un événement d'une durée de 1 heure pour Poste de Mont-Royal. Cette courbe est appelée courbe IDF, représentant l’Intensité, la Durée et la Fréquence d’un événement pluvieux.


Par exemple, une pluie avec une intensité de 40 mm a une probabilité de se produire une fois tous les 10 ans (événement décennal). Cependant, comme tout phénomène aléatoire, un tel événement peut survenir cette année, l’année prochaine, ou à un autre moment, car la précipitation est une variable aléatoire. Cela peut être comparé au lancer d’un dé : la probabilité d’obtenir un 6 lors du premier lancer est de 1/6, et cette probabilité reste la même pour le deuxième et troisième lancer.



Figure-2 : données de précipitations horaires enregistrées par la station MCTAVISH entre 1995 et 2024.
Figure-2 : données de précipitations horaires enregistrées par la station MCTAVISH entre 1995 et 2024.
Courbe-1 : Quantité de pluie en fonction de la période de retour – Poste de Mont-Royal : durée 1 heure
Courbe-1 : Quantité de pluie en fonction de la période de retour – Poste de Mont-Royal : durée 1 heure

Je vais me concentrer sur quelques événements pluvieux marquants de ces dernières années. Les pluies du 16 juin 2022, du 4 juillet 2023, du 13 juillet 2023 et du 10 juillet 2024 figurent parmi les événements qui ont causé le plus de dommages aux citoyens. Pour le reste de cette analyse, je me concentrerai sur ces quatre événements.


La figure 3 présente les données horaires enregistrées par la station MCTAVISH pour les années 2021 jusqu'au 8 août 2024. Comme vous pouvez le constater, la majorité des événements pluvieux importants sont inférieurs à 20 mm. Selon la courbe IDF (Intensité-Durée-Fréquence), un événement de 20 mm correspond à une période de retour d'environ deux ans, ce qui signifie qu'il s'agit de précipitations relativement normales. En d'autres termes, ces événements sont fréquents et ne sont pas considérés comme des pluies exceptionnelles.


Figure-3 : données horaires enregistrés par la station MCTAVISH pour les années 2021 jusqu’au 8 août 2024.
Figure-3 : données horaires enregistrés par la station MCTAVISH pour les années 2021 jusqu’au 8 août 2024.

Le tableau 1 présente les données horaires pour chaque journée des événements mentionnés plutôt.


Tableau-1 : données horaires pour chaque journée des événements mentionnés.
Tableau-1 : données horaires pour chaque journée des événements mentionnés.

En examinant les données horaires de ces quatre événements, on constate qu’une pluie avec une intensité de plus de 15 mm en une heure, comme celle du 10 juillet 2024, peut causer des inondations dans la ville. En reportant cette intensité de 15 mm sur la courbe IDF (courbe-1), on remarque que cet événement peut se produire chaque année. Cela signifie que le système d’égouts actuel n’est pas capable de gérer un événement de pluie normal, susceptible de se reproduire annuellement. Ici, il ne s'agit pas de changement climatique, mais d'événements de pluie normaux.


Si l'on examine l'événement du 4 juillet 2023, on constate qu'une pluie avec une intensité de 22,4 mm en une heure a également provoqué des inondations. En reportant cette valeur de 22,4 mm sur la courbe IDF, on obtient une probabilité d’occurrence d’une fois tous les deux ans. Cette valeur correspond à la moyenne des précipitations à Mont-Royal, ce qui signifie que le système d’égouts n’est même pas capable de gérer un événement de pluie moyen qui pourrait se produire une fois tous les deux ans. Encore une fois, cela concerne les événements de pluie historiques normaux sur une durée d'une heure.


Les événements du 16 juin 2022 et du 13 juillet 2023, respectivement avec des intensités de 34,9 mm et 43,5 mm, représentent des événements moins fréquents, selon la courbe IDF. Ils correspondent à des périodes de retour de 5 ans et 12 ans, respectivement, et sont des événements climatiques rares. Comme vous pouvez le constater, ils ne sont survenus qu'une seule fois depuis 1995 à Mont-Royal.


Pour les systèmes d'égouts combinés, qui traitent à la fois les eaux pluviales et les eaux usées domestiques, la capacité de conception est souvent basée sur des événements de pluie avec une récurrence spécifique, similaire aux systèmes d'égouts séparés. Cependant, les exigences peuvent être plus strictes en raison des risques accrus de débordement et de pollution. En général, la conception des systèmes combinés prend en compte une période de retour d'environ 25 à 50 ans pour les précipitations, bien que cela puisse varier selon la région et les normes locales. Je n’ai cependant aucune information sur les paramètres de conception spécifiques au réseau de la ville.


Les données présentées ci-dessus montrent que le réseau, dans son état actuel, n’est même pas capable de gérer une pluie normale. Selon les événements de pluie précédents, l'état de saturation du sol, la durée de l'événement et son intensité, l'ampleur des problèmes peut varier.


Pour la suite, je m'intéresse particulièrement aux événements de pluie qui durent 24 heures. Je vais donc d'abord présenter la courbe d’Intensité-Durée-Fréquence (IDF) pour une durée de 24 heures. La courbe-2 montre la courbe IDF pour des événements de 24 heures pour Poste de Mont-Royal.


Courbe-2 : Quantité de pluie en fonction de la période de retour – Poste de Mont-Royal : durée 24 heures
Courbe-2 : Quantité de pluie en fonction de la période de retour – Poste de Mont-Royal : durée 24 heures

La figure 4 illustre les données journalières enregistrées par la station MCTAVISH d'Environnement Canada pour la période allant de 2021 à aujourd'hui.


Figure-4 : données journalières enregistrées par la station MCTAVISH d'Environnement Canada pour la période allant de 2021 à aujourd'hui
Figure-4 : données journalières enregistrées par la station MCTAVISH d'Environnement Canada pour la période allant de 2021 à aujourd'hui

Dans la figure 4, on observe clairement que la majorité des événements sur 24 heures enregistrés présentent des précipitations inférieures à 20 mm, avec quelques événements atteignant entre 20 et 40 mm. En se référant à la courbe IDF, ces précipitations correspondent également à des événements normaux, avec une période de retour d'environ un an ou une fois tous les deux ans en moyenne.


Ensuite, j'ai pris les mêmes quatre événements mentionnés précédemment et les ai analysés en termes de précipitations journalières. Le tableau 2 présente les données journalières pour chacun de ces événements, recueillies à la station MCTAVISH. Ce tableau montre également les précipitations journalières quelques jours avant et après l'événement d'intérêt.



Le 4 juillet 2023, un événement de pluie avec une intensité de 26,8 mm, qui peut se répéter chaque année, a causé des inondations.


Le 10 juin 2022 et le 10 juillet 2024, des événements de pluie d'une intensité proche de 60 mm, avec une récurrence de 3 à 4 ans, ont également entraîné des inondations.


Le 13 juillet 2023, un événement de pluie avec une intensité de 81,7 mm, qui peut se produire une fois tous les 12 à 13 ans, a causé des inondations significatives.


Ainsi, il est évident que dans l’état actuel du réseau d’égouts combiné de la ville, même un événement de pluie "normal" (avec une récurrence annuelle ou une fois tous les deux ans) sur une période de 24 heures peut causer des inondations.

Cela signifie que le problème ne réside pas seulement dans des conditions météorologiques extrêmes ou dans le changement climatique, mais bien dans la capacité actuelle du réseau à gérer des événements de pluie considérés comme moyens et normale selon les données historiques sur 24 heures.

 

Les questions que je me pose sont les suivantes :

  • Le système combiné de la ville était-il sous-dimensionné dès le départ ?

  • Le système combiné était-il correctement dimensionné à l’origine, mais est-il actuellement en mauvais état ?


Je ne peux pas répondre à ces questions en raison du manque d’informations sur les caractéristiques du système combiné et de données d’inspection ou d’évaluation montrant son état actuel. Comme je l’ai mentionné dans un autre article, le nettoyage des égouts est une tâche essentielle pour les municipalités, garantissant la santé publique et le bon fonctionnement des infrastructures urbaines. L’inspection et le nettoyage périodiques des égouts sont primordiaux pour une bonne gestion des infrastructures.


Bien que la ville ait octroyé un contrat à une firme externe depuis le printemps 2022 pour s’occuper de ces tâches, aucun inventaire détaillé n’est encore disponible pour indiquer l’état de cet actif, la date de la dernière inspection par zone ou secteur en ville, ni l’état de santé du réseau. Ces données sont cruciales pour comprendre les conditions météorologiques locales et leur impact potentiel sur notre communauté.


Sans un inventaire complet et une connaissance précise de l’état de santé et du fonctionnement du réseau d’égouts, il est impossible de préparer un plan directeur efficace pour la gestion des inondations. L’absence de données détaillées sur les caractéristiques du réseau et ses performances actuelles limite la capacité à identifier les zones vulnérables et à évaluer les risques potentiels. Un plan directeur nécessite une compréhension approfondie de l’état des infrastructures existantes pour élaborer des stratégies adaptées de prévention et de mitigation des inondations. Sans ces informations, les interventions restent approximatives et moins ciblées, ce qui compromet l’efficacité des mesures mises en place pour protéger la communauté des impacts des inondations.


 

Risques et Conséquences d'un Réseau d'Égouts Inadéquat

Un réseau d'égouts non fonctionnel ou insuffisant en termes de capacité peut poser plusieurs risques sérieux :


  1. Refoulement d'égouts

    • Défaillance des clapets : Si le réseau d'égouts est surchargé au-delà de sa capacité prévue, les clapets anti-retour peuvent ne pas suffire à empêcher les refoulements, surtout si la pression est trop élevée. Cela peut entraîner des inondations d'eau usée dans les sous-sols ou autres parties basses des bâtiments, causant des dommages matériels et des problèmes de santé.

    • Blocage et surcharge : Des conduites d'égouts sous-dimensionnées ou obstruées ne pourront pas gérer les volumes d'eau, entraînant des refoulements réguliers même si des clapets sont en place. De plus, les clapets peuvent être bloqués ou endommagés par des débris ou une pression excessive.


  2. Problèmes de santé

    • Contamination : Les refoulements d'égouts peuvent introduire des eaux usées contaminées à l'intérieur des maisons, exposant les occupants à des pathogènes dangereux (bactéries, virus, parasites). Cela peut provoquer des maladies graves, en particulier si les eaux usées contaminent les surfaces de préparation des aliments ou l'eau potable.


  3. Dégâts matériels

    • Inondation : Même avec des clapets en place, si le réseau d'égouts est insuffisant, le risque d'inondation demeure. Les inondations peuvent causer des dommages importants aux biens personnels, aux structures des bâtiments, et aux systèmes électriques.

    • Détériorations des fondations : Les inondations fréquentes causées par un réseau d'égouts inadéquat peuvent affaiblir les fondations d'un bâtiment au fil du temps, entraînant des réparations coûteuses et des risques de sécurité structurelle.


  4. Coûts financiers élevés

    • Réparations et entretien : Des refoulements fréquents peuvent entraîner des coûts élevés pour les réparations et le nettoyage. Les propriétaires pourraient également faire face à des primes d'assurance plus élevées ou à des difficultés pour obtenir une couverture si les refoulements deviennent un problème récurrent.


  5. Problèmes environnementaux

    • Pollution : Les eaux usées non traitées peuvent contaminer les cours d'eau locaux si elles ne sont pas correctement gérées, nuisant à l'environnement et à la qualité de l'eau. Cela peut également entraîner des sanctions réglementaires pour la municipalité.


  6. Diminution de la qualité de vie

    • Inconfort et insalubrité : Vivre dans une zone où des refoulements d'égouts se produisent fréquemment peut être extrêmement désagréable et insalubre, réduisant ainsi la qualité de vie des résidents.


Il n’est pas rare pour une municipalité de demander aux citoyens d’installer des clapets anti-retours sans vérifier l’état du système d’égouts unitaire. Cependant, cette pratique peut susciter des questions quant à l’efficacité globale de la gestion des infrastructures d’égouts et des responsabilités partagées entre la municipalité et les citoyens.


Même avec des clapets anti-retour, un réseau d’égouts non fonctionnel ou insuffisant pose des risques considérables pour la santé, la sécurité, l’environnement et les finances des résidents. Il est crucial que les municipalités maintiennent et améliorent continuellement l’infrastructure d’égouts pour prévenir ces problèmes.


En somme, bien que la demande d’installation de clapets anti-retour soit une précaution utile, elle ne devrait pas remplacer l’évaluation et la mise à jour régulières du système d’égouts unitaire. Une approche équilibrée, incluant à la fois la maintenance des infrastructures publiques et la responsabilisation des propriétaires privés, est essentielle pour assurer la sécurité et la protection contre les inondations.

  « Chers concitoyens ».

Salutations,

 

Maryam Kamali Nezhad, ing., Ph.D Conseillère municipale indépendante, District 2- Ville Mont-Royal 514-222-9281

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